Grosse difficulté pour moi à parler de cet épisode sans être encore plus prolixe que d’habitude… Promis je vais essayer de m’en tenir aux faits.
Rêve de Kara
Le seul son qui rythme la scène du rêve est celui de la respiration de Kara endormie, respiration qui mime le mouvement de son rêve, se faisant suggestive lorsque le rêve s’érotise. A l’écran s’alternent des images du rêve de Kara et d’elle endormie.
Nous sommes dans son appartement sur Caprica, l’attention est focalisée sur la peinture qu’elle a faite sur son mur, identique à celle aperçue sur le temple découvert dans la planète Aglae. Elle le repeint en blanc. Leoben arrive derrière elle, ils s’embrassent, s’allongent sur le sol, dans la peinture fraiche et font l’amour. Par dessus l’épaule de Leoben, Kara voit progressivement réapparaître par dessus la peinture blanche l’image qu’elle avait tentée d’effacer du mur.
Kara se réveille alors, clairement perturbée.
Salle d’eau des officiers
Kara discute avec Helo. Hera fait des cauchemars, les souvenirs de New Caprica l’ont perturbée. Kara se confie à Helo, avoue comprendre Hera : chaque nuit depuis qu’Helo lui a apprit le lien existant entre la peinture du temple et le mur de sa chambre, elle fait le rêve auquel nous venons d’assister. Helo lui conseille d’aller consulter un oracle.
Pendant qu’Helo parle, Kara aperçoit dans le miroir qui lui fait face le reflet d’une enfant blonde, battue. Elle se retourne, l’enfant n’est de toute évidence pas présente. Le malaise de Kara face à cette hallucination dont elle ne dit pas un mot à Helo est évident.
Chez l’Oracle
La scène suivante nous présente immédiatement Kara se rendant chez l’oracle, conséquence immédiate des paroles d’Helo.
Kara entre chez l’oracle, le parallèle avec la tente de l’oracle consultée par 3 avant le départ de New Caprica est évident. Même ambiance, mêmes couleurs, même hors-temporalité. A l’entrée, une statuette de femme ailée se trouve sur une table, Kara l’observe. L’oracle la lui offre et lui apprend (et à nous en même temps) qu’il s’agit d’une représentation de la déesse Aurore.
L’oracle prend alors la parole. Elle connaît l’histoire de Kara avant même que celle-ci ne la raconte. La discussion qui s’ensuit est avant tout symbolique, difficile à saisir, mais sans aucun doute fondamentale. La conversation tourne rapidement autour de Leoben et de son lien avec Kara. « he knows you better than you know yourself ». L’oracle le présente comme un guide de Kara, qui connaît sa destinée et la guide (désolée pour la répétition, j’ai pas trouvé d’autre mot) dans la voie qui a été tracée pour elle. Kara refuse cette idée de destinée. L’oracle appuie sa pensée en reprenant les mots mêmes de Leoben dans l’épisode 108, avec le même phrasé, précisément. Elle répète les propos qu’il avait tenu sur la mère de Kara, la rendant soudainement responsable du mal être de Kara. Mais elle pousse plus loin le propos en dédouanant sa mère, lui affirmant qu’elle n’a pas su entendre ce que contenait ses paroles. Son propos revient alors sur Leoben, et une fois de plus elle le définit en reprenant avec exactitude les mots qu’il avait prononcés lors de sa première confrontation avec Kara et qui le présentait comme ayant une vue surplombante, globalisante sur les trames des vies qui l’entourent. «I see the universe. I see the patterns. I see the foreshadowing that precedes every moment of every day ».
La scène est entrecoupée de flash souvenirs, mettant en scène l’enfant battue aperçue par Kara en début d’épisode que l’on devine dès lors être une image d’elle-même.
Avant qu’elle ne quitte la salle, l’oracle se fait devin et annonce le retour prochain de Leoben, sensé la mettre sur la voie. (mais laquelle, ça… c’est une grande question). Kara sort plus bouleversée encore qu’en entrant.
Galactica, dortoirs des pilotes
Coupure nette, puis on se retrouve face à un Sammy se rhabillant, Kara toujours sous les draps. Il demande à Kara de prendre une permission en même temps que lui, elle n’accepte pas. On comprend alors rapidement qu’elle lui a raconté l’épisode de l’oracle. Etrangement s’opère alors un retournement : Kara prend pour la première fois la défense de sa mère, et l’on sent très nettement que sa rencontre avec l’oracle a généré ce basculement. Sam rappelle les maltraitances de Kara enfant, et de ce fait il tient le discours qu’on s’attendrait être celui de Kara. Elle ne l’accuse pas, et il me semble bien que c’est la première fois depuis le début de la série qu’elle évoque aussi directement sa mère. Elle raconte, sa mère, une altercation, une souffrance, une vengeance, une violence quotidienne, traitée avec une distance paradoxale. Et le basculement s’opère lorsque l’on comprend que Kara considère étrangement la violence de sa mère comme un apprentissage. Un apprentissage qui la prépare à la violence du monde en l’armant pour y vivre.
Vipers en surveillance d’une opération de ravitaillement
Kara et Hotdog sont en vipers. Kara aperçoit un raider cylon que ni Hotdog, ni le Dradis ne peuvent voir, cependant les radiations de la planète à côté de laquelle ils se trouvent (où un truc dans le genre, j’ai pas tout tout compris) faussent les données du Dradis (sorte de radar pour ceux qui suivraient pas), donc dans le CIC l’état d’alerte est décidé, on préfère croire l’œil de Kara que la technologie. Poursuivant le raider, elle est entrainée proche de l’œil du cyclone, qui apparaît comme étant visuellement semblable au dessin de son appartement. Le centre de ce cyclone, celui qui prend la couleur bleue de l’image qui revient depuis le début de l’épisode, semble être parcouru de courant électriques, ou d’éclairs, ou un truc dans le genre, je sais pas trop quoi mais en tout cas de quelque chose de dangereux. Le raider y plonge, Kara le poursuit, et il la percute, elle continue de descendre à sa suite toujours plus proche du cœur du cyclone. En coulisse (CIC et viper d’Apollo alias Leechoupinou) l’inquiétude monte, parce que bon, mine de rien, tenter de plonger dans l’œil d’un cyclone plein d’électricité statique c’est pas la chose la plus sensée ni la plus saine à faire, et en gros, d’après ce qu’ils disent, la pression est telle qu’elle pourrait provoquer l’explosion du viper de Kara.
Du coup, forcément, Apollo flippe sa race dans son viper (ils sont peut-être plus amants, mais frack, c’est Kara quand même, vous imaginez l’angoisse ?). Il appelle Kara, depuis la radio-inter-viper (truc dans ce style qui leur donne des voix de canards) mais pas de réponse. Elle l’entend pourtant, nous en avons la certitude lorsque nous sommes projetés à ses côtés dans son cockpit, mais elle ne l’écoute pas. Ses hallucinations semblent reprendre le pas sur la réalité, à chaque éclair, la lumière subite substitut au cadre habituel une chambre claire sur laquelle se détache la silhouette floutée d’un homme, silhouette que Kara semble identifier mais qui reste pour nous étrangère.
La voix de Lee se fait de plus en plus injonctive, dans le CIC Adama père commence aussi à ne pas être tranquille, et au moment où on commençait à douter de la réactivité de Starbuck, entre deux éclairs, avant que la salle n’ait eu le temps de devenir plus nette, elle se reprend, décroche de sa poursuite et remonte vers le Galactica. Elle réapparaît, perturbée, mais indéniablement présente.
Galactica, salle de chief (garage des vaisseaux en gros)
Chief remarque l’absence d’impact sur le viper de Kara, lorsqu’elle le constate à son tour, on sent qu’elle perd pieds.
Salle des officiers
Les enregistrements du vol de Kara sont projetés, tout le monde les re-visualise avec elle, il faut cependant se rendre à l’évidence : le raider est invisible, il semble que Kara tire dans le vide. Lee prend la défense de Kara, semble croire en elle, le reste de la salle est particulièrement sceptique.
Quartiers d’Adama père
Discussion père-fils autour de la situation de Kara. Faut-il ou pas la mettre en arrêt forcé ? Est-elle, ou pas, en train de perdre totalement pieds ? Deux avis différents, qui se complètent plus qu’ils ne s’opposent. La scène est touchante, émouvante de finesse et de rendue de l’émotion des personnages, tendue autour d’une double préoccupation : ce qui est le mieux pour la flotte, ce qui est le mieux pour Kara. Adama père doute, mais Lee défend la nécessité pour Kara de rester en poste, non seulement parce que la flotte à besoin d’elle dans un cockpit, mais surtout et avant tout parce que rester dans ce cockpit semble être la seule chose qui lui permette encore de tenir.
Salle de recueillement/souvenir
La scène me bouleverse chaque fois, et je vais avoir du mal à être brève, ou à résumer, ou simplement à en parler. Je ne sais pas trop comment la saisir autrement qu’en reprenant leurs mots, parce qu’ils sont à ce moment là, selon moi, dans une retenue indescriptible. Il se passe énormément dans cette scène, et pourtant rien ne se produit réellement.
La discussion s’engage entre Kara et Lee autour d’une question encore jamais abordée aussi franchement entre eux : comment gérer la potentialité de la mort, sa mort à soi, mais également celle de l’autre. Le sujet est amené avec beaucoup de pudeur, et ne s’en départira jamais. Où veux-tu que je t’épingle si tu meurs ? C’est l’idée. Kara veut être à côté de la photo de Kat, Lee à côté de Duck et Nora (et là je ne peux m’empêcher de penser mais frack me, si chacun de vous est épinglé là où il veut, vous ne serez jamais à côté, et ça me serre le cœur encore un peu plus, comme si la scène était pas suffisamment prenante à mon goût… j’te jure, des fois on dirait que je les cherche…) Un accord est passé : le premier à mourir épingle l’autre. (Avec le recul de l’épisode, quand même, une question : Kara sent-elle ou pas à ce moment là qu’elle va mourir ? la question est ouverte, Marsh et moi ne sommes pas forcément d’accord sur la réponse, mais on discutera de ça en temps et en heure au lieu voulu, soit pas ici dans le résumé).
Lee lui apprend soudain que la décision de la suspendre ou pas repose entièrement sur ses épaules. Ils sont terriblement touchants dans cette hésitation qu’elle a en se tournant vers lui, et dans l’incapacité que lui a de lui faire part de façon explicite de son inquiétude pour elle. Elle pourra continuer à voler « je fais plus confiance à ton œil qu’à n’importe quel dradis ». Ils sont dans l’émotion, le souvenir, la complicité, à l’image de leur relation, ou du moins de ce qu’elle devient. Jamais réellement aboutie, mais inachevable par le même mouvement. Il sait trouver les mots pour la rassurer.
Cependant, de même que Sam précédemment (sauf que Sam avait plus de billes en main, Kara lui avait raconté l’oracle (oui, je sais, moi non plus je ne suis pas objective, mais Marsh encense tellement Sam que ça peut pas lui faire de mal que je donne la part belle à Lee) ceci dit pour dédouaner Sam, Helo est le seul à savoir pour la peinture…), Lee aussi ne perçoit pas la réalité du problème. Il donne à Leoben et à l’expérience que Kara a vécue sur New Caprica l’entière responsabilité de l’état de Kara.
Pendant son discours, Kara voit au sol la cire de trois bougies de couleurs différentes venir reformer le dessin de l’œil du cyclone, au moment même ou Lee dit « repose-toi, autrement tu vas commencer à halluciner ». Kara sursaute quasiment, ce même sourire-masque qu’elle affiche dès qu’elle se referme sur elle-même depuis… bah depuis le début de la série chaque fois qu’on parle réellement d’elle en fait… vient prendre place sur son visage.
Couloirs du Galactica
Adama et Kara échangent quelques mots qui les replacent dans une situation apaisée, puisqu’ils sont les mêmes que les premiers qu’ils s’échangent dans le pilot. « What do you hear Starbuck ? Nothing but the rain sir ». Sourire de circonstances, tentative de normalité, mais on sent bien par cette reprise d’un même échange le contraste entre la Starbuck du pilot, et celle de cette fin de saison trois est flagrant.
Dans cette seconde bulle de complicité (décidément les Adama et miss Thrace, c’est toute une histoire) va encore une fois s’échanger quelques paroles, qu’on sent pleines de mélancolie, et qu’à rebours on va presque pouvoir analyser comme un adieu. Kara offre à Bill Adama la figurine que lui a donnée l’oracle, afin qu’il en fasse la figure de proue de la maquette de navire qu’il confectionne.
On apprend que le ravitaillement en cours est bientôt achevé et que la flotte va donc pouvoir sauter prochainement.
Garage de chief
Kara s’apprête à monter à bord de son viper, mais elle se voit enfant assise à la place du pilote. Cette représentation d’elle-même la fixe, du haut de ses dix ans, le visage toujours tuméfié. Kara ferme les yeux pour ne pas voir l’enfant.
Se succèdent alors une série de flashs rapides, images qui se mêlent, se croisent, se superposent de manière non chronologique, et qu’on suppose être des souvenirs. Une femme qui fume, des cris en bruit de fonds, une porte claquant sur des doigts, une enfant blessée, des peintures d’enfants représentants l’œil du cyclone, la peinture du mur de chez Kara, celle du temple de Jupiter et enfin l’œil du Cyclone.
Lorsqu’elle ré-ouvre les yeux, l’enfant a disparu. Une fois encore, elle semble épuisée et de plus en plus perturbée.
Une coupure dans la chronologie est visuellement marquée, puis l’on retrouve Lee discutant avec Tyrol dans le même endroit, alors que Kara est assise au pied de son viper. On apprend qu’elle n’a pas été capable de monter à son bord. Lee s’approche alors d’elle, s’assied à ses côtés et se met à lui parler. Une fois encore, ils sont terriblement touchants tous les deux. Kara refuse de remonter dans un viper, car elle a peur et ne se fait plus confiance. Lee l’écoute, ne remets pas en cause ce qu’elle dit mais propose une alternative : qu’elle lui fasse confiance à lui, il volera à ses côtés le temps qu’elle retrouve ses repères, qu’elle reprenne confiance. Soulagement de Kara, et comme à leur habitude, on ne dit pas les choses, on les formule à peine, on les masque derrière un trait d’humour, une ironisation, un coup de gueule, mais les regards sont là (et quels fracking regards ! entre eux et les doubles sens des phrases « whatever it takes » dit Lee, moi je fonds…) Pleins de tout ce background qui ne les quittera pas. Kara désamorce immédiatement la potentielle ambigüité en évoquant Dee, et on est presque surpris de voir Lee se confier à elle comme à une amie véritablement, et ne pas être peinée de la manœuvre de Kara. La discussion est l’image même de cette paradoxale complicité qui se développe entre eux. Il y a un mélange de regrets et de nostalgie qui prennent place dans la voix de Kara, presque comme un adieu mélancolique lorsqu’elle dit à lee « je suppose que nous en resterons là », et Lee, sans savoir exactement ce qui est en jeu, le ressent. Ces derniers mots de Kara ne sonnent pas normalement.
En viper
Kara et Lee volent côte à côte, pour la reprise de Kara. Les choses semblent se passer relativement bien, le ton de Lee est apaisant, Kara sourit presque en pilotant. Mais elle aperçoit soudain un raider derrière le vaisseau de Lee, elle plonge à sa suite. Lee, lui ne le voit pas. L’inquiétude touche une fois de plus tous les bords (ou du moins les deux Adama, CIC et viper), un doute plane toutefois, quel est l’objet de cette inquiétude : la flotte ou Kara ?
Lee ne perçoit plus Starbuck sur son radar à cause de ces fracking turbulences, il l’appelle mais elle ne répond pas (elle le reçoit pourtant). Ses appels se font de plus en plus pressants et on sent son angoisse monter de façon très nette.
Le viper de Starbuck est percuté par le raider, elle perd connaissance et par conséquent le contrôle de son vaisseau.
Rêve de Starbuck
La continuité entre les deux scènes est permise par un lien sonore : l’alarme déclenchée à l’intérieur de son cockpit devient le son du réveil de Kara dans son appartement sur Caprica, tel qu’il était avant l’attaque cylon.
Elle dort sur son lit, lorsque le réveil sonne elle enclenche la radio, mais reste allongée. Leoben s’approche alors et éteint la radio. Nous ne pouvons donc pas être dans un souvenir, puisque cette scène n’a jamais eu lieu. La tendresse de Leoben est particulièrement surprenante, à l’opposé de ce qu’il était sur New Caprica, et l’on sent, par l’incompréhension du regard de Kara qu’elle ne possède pas non plus les informations qu’il nous manque.
Kara tente de rationaliser, imagine sa situation comme étant une projection, ou une nouvelle forme d’emprisonnement cylon. Elle refuse de manière évidente le terme de « destinée » qui revient dans le discours de Leoben. Lui le défend cependant, et lui fait prendre de plus en plus d’importance et de résonnance, notamment en s’appuyant sur le motif représentant l’œil du cyclone que Kara dessine depuis toujours. Il lui prouve qu’elle a une attirance qu’elle ne maîtrise pas pour cet endroit précisément. Selon lui, elle n’arrive pas à l’accepter, car elle n’a jamais réellement fait face à ses angoisses les plus profondes, fait face à la mort.
Flash soudain, et nous nous retrouvons dans l’appartement de la mère de Kara, six ans auparavant, aux côtés de Leoben et Kara qui vont être témoins extérieurs d’une scène qu’elle a déjà vécue. Sa mère fume, observant un document envoyé par un hôpital. Kara, jeune, entre, visiblement fière d’elle. Elle vient de réussir son concours d’officier, elle est reconnue pour être une pilote surdouée, et elle a brillamment passé son concours. Sa mère lui répond sèchement, presque agressivement. Ce n’est pas assez bien, elle se contente de trop peu et est en dessous de ses capacités. « Tu es spéciale ». Kara (les deux Kara d’ailleurs) encaisse avec difficulté, on sent une véritable souffrance dans la réception de ce jugement maternel. Elle attrape le document que consultait sa mère. La sentence tombe, cancer. Trop avancé pour pouvoir être soigné. La mère refuse le mouvement d’affection de sa fille. Elle refuse que sa fille exprime de la souffrance – voire même de l’émotion. Kara quitte l’appartement de sa mère après lui avoir assurée qu’elle ne reviendrait plus. Elle sort de cette altercation terriblement blessée.
Leoben prend alors le relai du récit. Elle n’est en effet jamais revenue, et sa mère est morte seule, cinq semaines plus tard, après avoir vainement attendu le retour de sa fille. Il lui propose alors de modifier cette fin, et de revenir, maintenant, au chevet de sa mère. De revivre cette mort autrement.
Kara – celle que l’on connaît, âgée de six ans de plus que celle de l’époque de la mort de sa mère – entre dans la chambre de sa mère. La lumière est à la fois froide et véritablement claire, presque lumineuse. Elle s’approche du lit de sa mère mourante et constate que celle-ci garde près d’elle tout ce qu’elle possède qui concerne sa fille (dessins d’enfant, photos, relevés de notes, diplômes…) On sent nettement pour la première fois une immense fierté et un véritable amour qu’elle porte à sa fille, et que la maladie l’empêche de masquer derrière son habituelle sècheresse.
Kara s’assied à côté d’elle sur le lit et lui parle de sa situation actuelle. Quelque chose est sur le point de se produire et elle doute d’elle-même, de sa force, et de sa capacité à mener à bien ce rôle qu’on attend qu’elle porte. Les derniers mots de sa mère seront des mots de confiance, et d’amour. Peut-être les seuls même qu’elle lui ait jamais adressés. Elles se tiennent la main, et c’est sans doute là le moment le plus sincère, ou du moins le plus franc de toute leur relation. Un amour sans retenue. La mère meurt dans ce geste de réconciliation finale.
Leoben reprend la parole, calmement, tentant de rassurer Kara, de lui donner cette confiance en lui, en elle, qui lui manque encore. Il est le guide qui la mènera dans les méandres de la vie et de la mort. Kara semble prête à franchir le pas. Un courant d’air souffle soudain dans ses cheveux et…
Viper
… il est le lien avec sa situation véritable. Le cockpit de son viper est brisé. De l’air s’infiltre. Elle ouvre les yeux, entend de nouveau les appels de Lee, sa main s’égare vers la manette du siège d’éjection, mais elle ne l’attrape pas.
Lee entend alors les dernières phrases de Kara. Elle affirme ne plus avoir peur. Lui ne comprend évidemment pas de quoi il s’agit, et pour le coup est plus qu’inquiet pour elle. L’alternance de plans vipers/CIC/chambre mère de Kara tendent à nous montrer qu’elle parle déjà depuis un ailleurs. Son œil reste fixé dans le vide de manière terriblement rigide.
Lee plonge à sa suite dans l’œil du cyclone, l’aperçoit et cherche à partir la récupérer. Kara parle calmement, une seule phrase, qui résonne de manière tragique aux oreilles de Lee (et de tout le CIC par la même occasion) qui refuse de l’entendre « I see you on the other side, just let me go ». Lee voit alors exploser le vaisseau de Kara sous ses yeux. Tenter de mettre des mots sur la douleur qui traverse alors ses yeux seraient sans doute terriblement difficile. La voix blanche, il annonce la nouvelle au CIC.
Quartier d’Adama père
Dernière scène muette, et hautement symbolique. Adama attrape la statuette de la déesse Aurora que lui avait offerte Kara, et il la pose délicatement à sa place de figure de proue de la maquette de navire qu’il est en train de construire.
Il pleure.
Et dans un geste presque instinctif détruit la maquette qu’il construisait depuis des mois.